Historique

Historique de Vendenheim

Vendenheim : son origine

Vendenheim : fief féodal

Vendenheim et les Wurmser

Vendenheim : son blason

Vendenheim : guerres et catastrophes

Vendenheim : le monument aux morts

Vendenheim et la vie religieuse

Vendenheim : son évolution récente

Maires et adjoints depuis 1848

Lien vers un site de généalogie

Différentes nationalités dans la commune

Mouvements dans la commune


 

 

 

 

 

Historique de Vendenheim

Commune rurale depuis plus de 12 siècles, située sur la RN 63 à 10 km au nord de Strasbourg, Vendenheim s'est totalement métamorphosée au XXe siècle sous l'emprise d'une urbanisation envahissante. Ecrire l'histoire d'une telle commune est une oeuvre difficile et forcément incomplète.
II existe certes quelques publications d'historiens du XIXe siècle tels que Grandidier ou Schoepflin qui nous donnent certaines indications sur les localités alsaciennes ou encore les livres de Lehr ou Seyboth dont nous pouvons extraire des renseignements sur les personnes illustres de notre région. De plus nous avons la chance de posséder aux archives départementales et à la mairie un assez grand nombre de documents, les derniers surtout relatifs à la seule question qui semble avoir passionné les habitants du village pendant près de trois siècles, celle des droits qu'ils possédaient dans la forêt du Kleinholz. Enfin nous avons trouvé au presbytère protestant quatre précieux cahiers dans lesquels le pasteur Scheu qui a exercé son ministère dans la commune de 1894 à 1913 a noté tout ce qu'il a pu recueillir à la mairie ou grâce à des écrits laissés par un de ses prédécesseurs officiant à l'époque révolutionnaire, le pasteur Vierling qui avait déjà commencé une histoire de la commune. Ces notes nous ont été d'un grand secours.
Citons, pour finir, des études plus récentes, traitant de l'évolution économique et sociale de Vendenheim au XXe siècle : M. C. Sittig, 1934 (Revue d'Alsace, tome 81), et Fr. Kahn, 1973 (Mémoire de maîtrise).

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Vendenheim : son origine

Posons-nous d'abord la question des origines de notre village. Les fouilles entreprises aux XIXe et XXe siècles - dont celle de 1973 au lieu dit le Mittelfeld, dans l'actuelle zone commerciale - ont révélé un matériel peu abondant certes, mais suffisant pour témoigner d'une occupation très ancienne. Parmi ces vestiges, deux haches de l'époque de la pierre polie (environ le Vie millénaire av. J.C.), quelques morceaux de vases du néolithique (- 4000 av. J.C. environ) et une sépulture de la même époque. De plus un texte de janvier 1800 conservé aux archives départementales (Série L, procès-verbal du département du Bas-Rhin, an 7) nous révèle la découverte, lors du creusement d'un puits à Vendenheim, d'une immense défense et de quelques morceaux d'os, sans doute d'un tibia " d'un animal monstrueux (éléphant ou mammouth). Le commissaire Herrmann, désigné pour aller surveiller le lieu de fouille, dit avoir lui-même déposé ces restes dans une armoire de la préfecture du Bas-Rhin et avait fait une demande de crédit pour pouvoir continuer les fouilles. Cette demande n'est jamais parvenue à l'administration centrale ; les fouilles n'ont jamais été poursuivies et personne ne sait à quel moment ces précieux restes ont disparu de la préfecture.

Par la suite nous n'avons aucune trace de Vendenheim à l'époque romaine et tout ce que l'on pourrait en dire relève de l'imagination. Mais il n'est pas inutile de rappeler que cette période, malgré ses aspects parfois dramatiques, demeure l'une des plus brillantes et des plus fécondes pour notre région. Vendenheim a certainement profité dès cette époque de sa situation particulièrement favorable aux confins d'une riche région agricole et en bordure d'une importante voie de communications.
Par son territoire, qui est actuellement de 1590 ha, Vendenheim appartient en effet pour un tiers de sa superficie à la bordure du pays agricole du Kochersberg qui doit sa fertilité au loess, terre fine et riche déposée aux époques glaciaires en une épaisse couche sur la basse terrasse du Rhin et des plateaux plus élevés. C'est l'une des régions les plus anciennement cultivées de l'Alsace, déjà riche en blé à l'époque de l'empereur Julien (cf. Ammien Marcellin, historien du IVe siècle). Le reste de la commune s'étend vers l'Est sur les sables apportés des Vosges par la Zorn, occupés par une grande forêt dont il subsiste encore une partie : le Herrenwald. C'est là que passait la grande route romaine menant de Strasbourg à Mayence par Brocomagus (Brumath), capitale de la cité triboque, tribu belliqueuse que les Romains avaient su rallier en lui accordant un rôle politiquement dirigeant. Vendenheim n'a pu échapper à cette double influence mais nous ignorons dans quelle mesure.
S'il n'existe que peu de vestiges, essayons au moins de chercher le premier document écrit faisant mention de notre commune et demandons-nous d'abord où l'on peut trouver de tels documents ?
Ce qui importait dès le début du moyen âge était les titres de propriété fixant les liens entre propriétaires et usagers des terres et les conditions de la cession des biens. C'est un genre de document qui encore maintenant intéresse tout propriétaire foncier et il n'y a guère de différence entre le terrier (ou livre des terres) d'une abbaye du IXe siècle et le registre que possèdent encore certaines vieilles familles d'agriculteurs qui ont loué des terres ou même le cadastre d'aujourd'hui.
Un tel texte qui semble bien être le premier à mentionner le nom de notre commune est daté du 4 mars 828, sous le règne de l'empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne : il est établi et scellé au palais impérial d'Aix-la-Chapelle, alors capitale de l'empire, et précise que des terres sises à Fedinheim et Lampertheim sont échangées entre l'abbaye de Schwarzach en Forêt Noire, nouveau propriétaire, et le comte Erchengar (ou Erkincaire) du Nordgau, c'est à dire du nord de l'Alsace. On s'accorde généralement à reconnaître que Fedinheim ne peut être que Vendenheim. On retrouve cette origine dans le terme actuel de " Fédinois " par lequel on désigne l'habitant du lieu. De plus, n'oublions pas qu'à cette époque la graphie des mots, à plus forte raison des noms propres, n'était pas fixée et que chaque scribe écrivait plus selon son oreille que suivant une règle précise. Et le fait d'orthographier différemment un mot dans le même texte ne lui posait aucun problème! Retenons que selon toute vraisemblance Vendenheim est mentionné pour la première fois dans un acte établi en 828 au palais impérial d'Aix-la-Chapelle.
Un second texte, mentionné par l'humaniste Jacques Wimpheling en 1508 fait état de la guérison miraculeuse, lors de la translation vers 826 à Neuwiller, des ossements de l'évêque de Metz; Saint Adelphe, d'une femme de Fendenheim qui avait été affligée de surdité. Retenons donc, à titre de curiosité, que le premier personnage historique de Vendenheim est une femme sourde guérie de son infirmité.

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Vendenheim : fief féodal

Au moyen âge la principale forme d'exploitation est le grand domaine qui appartient à un évêque, une abbaye ou à un seigneur séculier. Presque tous les domaines sont divisés en manses, c'est à dire en ensembles de terres jugées suffisantes pour l'entretien d'une famille. L'Eglise devient très vite un puissant propriétaire car les domaines des évêques et des abbayes s'étendent sans cesse par acquisition, donation ou défrichement. Par ailleurs l'Eglise ne vend jamais, elle ne cède que l'usage des terres ou des revenus sous forme de fiefs, c'est à dire "propriétés qu'on concède" à une autre personne contre certains services, le plus souvent militaires, mais aussi rentes en argent et en nature.

Ainsi, comme propriétaires successifs de Vendenheim, on cite :
- l'abbaye d'Eschau près de Strasbourg au XIe siècle;
- en 1116 le chapitre de la cathédrale de Strasbourg, qui forme le conseil de l'évêque et administre les biens;
- à la même époque, un chevalier du nom de Hugo ou Hugues de Vendenheim qui fait don au couvent de Sindelsberg près de Marmoutier de terres qu'il possède à Mommenheim.

Un siècle plus tard, l'empereur Frédéric II confirme par un acte établi à Haguenau le 11 septembre 1219, les biens de l'hôpital de Strasbourg dont ceux situés à Vendenheim et Berstedten.
Vers 1223 Jean, comte d'Alsace, donne en fief des terres, des prés et une forêt à un membre d'une famille noble de Strasbourg Rodolphe Kagen pour la somme de 40 marcs d'argent (le marc représentait en gros la valeur d'une demi-livre d'argent).

Au milieu du Xllle siècle, l'évêque de Strasbourg, Henri de Stahleck, donne en fief quatre terres de Vendenheim à Henri de Marsili, de la noblesse strasbourgeoise, et deux manses et demi au comte Sigebert, Landgrave d'Alsace. Henri de Marsili les obtiendra en sous-fief avec l'accord de l'évêque. Ces documents prouvent bien qu'au milieu du Xllle siècle l'évêque de Strasbourg soit le principal propriétaire de Vendenheim et qu'il distribue ses terres en fief à des nobles strasbourgeois qui en contrepartie lui doivent le service militaire. Parmi ces nobles il y a les Kagen, les Marsili, les Munhardt et les Haumesser : nous trouvons ces noms parmi les victimes d'une guerre qui oppose l'évêque de Strasbourg à sa ville.
En effet en 1201 l'empereur Philippe de Souabe accorde à la ville les privilèges de ville libre impériale et la libère ainsi de la tutelle temporelle de l'évêque. Mais en 1262 le nouvel évêque Walther de Geroldseck veut ramener la ville sous son autorité. Dès son entrée solennelle à Strasbourg, lors de laquelle il se fait accompagner d'une suite aussi brillante que nombreuse, les abbés de St Gall et de Murbach ne sont ils pas venus avec respectivement 1000 et 500 cavaliers ? il dévoile aux Strasbourgeois sa volonté de s'imposer. Mais les bourgeois opposent un " non " énergique à toutes les mises en demeure de l'évêque et leurs milices détruisent le château de Haldenburg sur les hauteurs entre Mundolsheim et Hausbergen pour empêcher l'évêque de bloquer la route de Brumath. L'évêque prononce alors l'interdit contre la ville, c'est à dire l'interdiction d'organiser le culte; il la quitte pour rassembler ses 60 vassaux qui doivent lui fournir des troupes. Parmi eux il y a ceux qui détiennent des fiefs de l'évêque à Vendenheim, à savoir les chevaliers Conrad Kagen, Guillaume Beger, Burckhardt Münhardt et Rodolphe Haumesser.
Lorsque le 8 mars 1262 les Strasbourgeois sortent une nouvelle fois de la ville pour détruire la tour fortifiée de l'église de Mundolsheim, l'évêque rassemble immédiatement ses troupes 300 cavaliers et 5000 fantassins. La bataille a lieu sur les collines de Hausbergen. L'évêque qui se bat en brave, après avoir vu deux chevaux tués sous lui, est obligé de s'enfuir sur un troisième accompagné de deux chevaliers dont Burckhardt Münhardt ; 60 nobles sont tués ce jour là et 76 autres dont Guillaume Beger et Rodolphe Haumesser sont ramenés prisonniers en ville. On ne parle pas des fantassins : le sort des roturiers semble sans importance à cette époque, mais parmi les victimes on compte certainement des paysans de Vendenheim entraînés là par leurs seigneurs. Mentionnons toutefois que le fait d'avoir été les adversaires de la ville n'empêchera pas les Haumesser de jouer par la suite un rôle assez important à Strasbourg : en 1288 Nicolas, en 1302 Jean et en 1308 Guillaume Haumesser sont conseillers de Strasbourg. Enfin en 1311 Rodolphe Haumesser de Vendenheim est nommé par Jean de Lichtenberg " Burgmann ", c'est-à-dire châtelain ou commandant du château de Lichtenau en pays de Bade.
En 1328, l'évêque Berthold de Bucheck donne Vendenheim aux seigneurs d'Ettendorf pour 160 marcs et en 1366 l'évêque Jean de Ligny cède le village aux seigneurs d'Ochsenstein pour 600 florins (c'est la première fois que le florin remplace le marc dans un document concernant le village).
Pendant tout ce temps bien d'autres seigneurs possèdent des biens ou revenus à Vendenheim comme les seigneurs de Hunsbourg dont les droits passent au milieu du XIVe siècle à Henri IV de Lichtenberg, un des principaux vassaux de l'évêque de Strasbourg. Cette dernière famille parvient très habilement à augmenter ses biens et domaines. Un siècle plus tard, l'évêque de Strasbourg, Albert de Bavière, donne à titre viager à son grand chancelier le maréchal Jacques de Lichtenberg les revenus suivants : " Kirchensatz, Weidehabern... es sei in Dorf, Häusern, Höfen, Wäldern, Hursten". Ce sont là des revenus très importants portant sur tout le village, toutes les maisons et fermes, la forêt ou bois composés de broussailles (Hursten). Le Kirchensatz est le droit de nommer le curé et de percevoir une redevance. Cet usage provenait du fait que de nombreuses églises rurales avaient été fondées par des seigneurs. Le Weidehabern ou Weidehafer, c'est-à-dire l'avoine du pâturage, est une redevance due par les habitants de Vendenheim pour l'exercice du droit de pâturage. Mais les Lichtenberg cèdent rapidement le village en sous-fief à d'autres familles; dès 1456 on trouve parmi celles-ci les Wurmser.

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Vendenheim et les Wurmser (seigneurs de 1456 à 1789)

En 1480, à la mort de Jacques, dernier représentant des Lichtenberg, l'évêque veut reprendre le village, mais les Wurmser prétendent qu'ils l'ont acheté aux Lichtenberg. L'affaire est portée devant le Conseil de la ville de Strasbourg, pris comme arbitre. Les Wurmser reçoivent alors le village en fief des mains de l'évêque, à condition de ne pas le transmettre en sous-fief et que l'évêque ne nomme aucun autre seigneur à leurs côtés. Malgré cela les Wurmser, dans des actes ultérieurs; se reconnaîtront encore les vassaux des héritiers des seigneurs de Lichtenberg, estimant sans doute que la référence à une si noble famille ne pouvait que leur être bénéfique.
Voilà donc les Wurmser seigneurs de Vendenheim, non pas un seul Wurmser, mais les représentants de 3 branches de cette famille. Une telle situation ne peut qu'engendrer des difficultés au fil de la succession des générations. Comment en effet exercer en commun les droits seigneuriaux, justice et police en particulier ?
Dès lors, et ce pendant plus de deux siècles, des débats en justice émaillent d'épisodes tragi-comiques les rapports entre les Wurmser et les villageois, débats interminables qui ont pour origine les droits des uns et des autres sur la forêt : droit de pacage des animaux, droit de ramasser du bois, chacun étant assuré du bien-fondé de ses droits et voulant les préserver face à celui qu'il considère comme un usurpateur. Les villageois font régulièrement appel à leur suzerain l'évêque de Strasbourg - qui prend d'ailleurs leur défense -, tandis que les Wurmser s'en réfèrent à la juridiction du Directoire de la Noblesse d'Alsace, prétextant qu'ils ont acheté leurs droits à un représentant de la haute noblesse. Or les deux juridictions prennent des mesures diamétralement opposées. Ces différends ne seront résolus qu'après la Révolution française par l'émigration de la plupart des membres de la famille Wurmser et surtout parce que la forêt seigneuriale devient domaniale et qu'il est sans doute plus difficile d'engager un procès contre l'Etat. Enfin les droits de pâturage et de glandée ont perdu de leur importance depuis l'introduction, fin XVllle siècle, des fourrages, de la betterave et surtout de la pomme de terre dont on nourrit les cochons.

Maîtres de Vendenheim, les Wurmser, par l'intermédiaire de leur bailli - leur représentant dans le village - tiennent également à y faire régner l'ordre et les bonnes moeurs. Un texte de 1756, intitulé " Vendenheimer Dorfordnung " (Archives départementales H 3063) donne un certain nombre de détails sur la façon dont sont organisées les relations sociales dans la communauté villageoise.
A tout seigneur, tout honneur! Les habitants du lieu doivent avoir des égards envers la famille seigneuriale "quand un de ses membres se rend à l'église, chacun doit se montrer respectueux et se lever à son passage sous peine d'une amende de 3 florins..."
Celui qui désire devenir bourgeois de Vendenheim le peut en acquittant certaines taxes en espèces et en nature - deux livres de cire à la fabrique de l'église, 2 livres de pfennigs au seigneur, une livre à la communauté villageoise, ainsi qu'un sceau en cuir à acheter pour l'église (sans doute pour combattre les incendies), mais naturellement le seigneur du lieu doit donner son accord.

Ce règlement de village tourne autour de trois axes : les rassemblements à l'occasion de fêtes ou de mariages, la réglementation concernant les artisans exerçant un métier de bouche (boulanger, boucher, aubergiste) - on ne parle en effet dans ce texte d'aucun autre artisan - et le bon usage des biens collectifs tels les pâturages et la forêt.
Les jeunes sont une cible toute trouvée pour le législateur : défense de se réunir pour tenir un Abendmarkt (marché d'amour) permettant aux célibataires des deux sexes de se rencontrer, en été hors du village, en hiver à la forge communale, sous peine de 10 Thaler d'amende.
Lors des mariages " on ne doit plus former des barrages avec des charrettes, pour exiger un pourboire pour le passage sous peine d'une amende de 3 florins... De même il est défendu de tirer des coups de feu aux baptêmes ou aux mariages sous peine d'une amende de 12 florins".
Que restait il alors aux jeunes comme distractions ? Bien peu de choses sans doute sinon les travaux d'aiguille pour les filles et ceux du bois pour les garçons!
Les mesures concernant les métiers de bouche nous semblent bien tatillonnes mais elles ont toutes pour but de respecter le consommateur ou d'éviter une concurrence déloyale.
Le représentant de l'autorité doit veiller au bon état des poids et mesures des bouchers et à ce que chaque boulanger effectue alternativement la cuisson du pain, une semaine sur deux : en cas de non-observation il peut en coûter six florins d'amende.

Les aubergistes doivent avant tout respecter le client et lui servir la même chose au même prix, qu'il soit riche ou pauvre, bourgeois ou manant. Ils doivent ensuite avoir le sens de l'hospitalité et accueillir le voyageur venant de loin, même si la cloche - signal de l'extinction des feux - a déjà retenti, à 22 heures de la Saint Georges (23 avril) à la Saint Michel (29 septembre), à 21 heures de la Saint Michel à la Saint Georges.
Pas de jeu de dés dans l'auberge, sous peine d'amende, pas de danse sans autorisation préalable - toutes sortes de formules encore en vigueur dans nos règlements de police municipale, il suffit par exemple de remplacer jeu de dés par machines à sous...
Enfin le bien commun de tous doit être sauvegardé et protégé : respect des pierres de bornage, curage des fossés, inondations des prés sous certaines conditions, tout doit concourir à la meilleure utilisation des pâturages où paissent les animaux de tous les villageois. Pour y veiller la communauté doit nommer un " garde champêtre qui n'aurait d'autre occupation que la surveillance du ban et qui serait assermenté auprès du bailli de ce lieu ".

Mais quelle est donc cette famille qui a joué un si grand rôle tant à Vendenheim qu'à Strasbourg et, pour finir, dans l'histoire générale de l'Europe ?
Originaire des Alpes centrales, plus précisément de Bornio (Worms) en Réthie, la famille Wurmser est venu de Suisse pour se fixer en Alsace. Le premier, à notre connaissance, est Bernhard dit Wurmbser auquel l'empereur Albert de Habsbourg (1250-1308) confère en 1308 un fief dans Rordorf, village du comté de Baden en Suisse. C'est l'un de ses descendants Bernard II qui reçoit en 1456 de concert avec ses frères Jacques et Volzen le village de Vendenheim. Nous ne pouvons donner ici toute la lignée, fort complexe, des Wurmser avec, comme c'était le cas à l'époque de nombreux remariages et un grand nombre d'enfants morts en bas âge. Attachons-nous plutôt à certaines figures marquantes de la famille.
Au début du XVIe siècle, un certain Jacques Wurmser de Vendenheim voit sa descendance se ramifier en 3 grandes branches : la branche aînée de Bernard, qui s'éteint au début du XVllle siècle, lignée dite de Vendenheim ; la branche seconde ou puinée de Jacques (2e du nom) dite de Schafffolsheim ; enfin la branche cadette de Wolfgang dite de Sundhouse.
En 1521 Bernard de Vendenheim est autorisé par l'empereur Charles-Quint à percevoir, avec ses 2 frères, l'impôt à Vendenheim. Vers 1523 il est envoyé auprès de l'empereur en Espagne avec trois autres députés des villes d'Alsace pour plaider la cause des cités à qui les grands électeurs (ceux qui élisent l'empereur) et quelques princes refusaient le droit de suffrage. En 1529 il reçoit le commandement de 400 cavaliers contre les Turcs qui assiégeaient Vienne; enfin on le trouve à la tête des troupes auxiliaires que les Strasbourgeois ont envoyé en Hongrie contre l'Islam. De cet épisode date peut-être l'implantation sur le blason des Wurmser - repris ensuite par la commune de Vendenheim - du croissant de lune, signe de la lutte contre les musulmans.
Au XVllle siècle Jean-Jacques de Vendenheim, né en 1657, nommé au Conseil des XV de Strasbourg en 1686, reçoit le droit de bourgeoisie et est élu dès l'année suivante Stettmeister (4 Stettmeister sont élus chaque année et se partagent la fonction de maire trimestriellement), poste auquel il est réélu vingt fois entre 1687 et 1715. A sa mort le 9 février 1717 il est inhumé dans la sépulture de sa famille à Vendenheim.
Son fils Jean-Louis, né le ter mai 1684, d'abord capitaine au régiment d'Alsace, est élu 17 fois Stettmeister entre 1721 et 1745 et nommé chancelier de l'Université le 15 mai 1730. II meurt en 1746.
Son fils Chrétien-Louis fait carrière non dans l'administration comme son père, mais dans l'armée - administration et armée sont les deux centres d'intérêt vers lesquels se sont tournés les Wurmser au cours des âges. Et la situation de l'Alsace, région frontière entre le Saint-Empire et le royaume de France, fait que l'on se tourne d'un côté ou de l'autre selon les affinités, les circonstances, les besoins, sans que l'idée de fidélité à sa patrie soit le moins du monde mise en cause. Chrétien-Louis est sans nul doute, à l'exception de Dagobert-Sigismond de la branche cadette, celui qui a mené la plus brillante carrière d'officier et ce, au service du roi de France. Entré dans l'armée en 1726 comme enseigne au régiment d'Alsace (infanterie) il gravit successivement tous les échelons de la hiérarchie militaire. En 1752 il tient rang de colonel en second. Employé à " l'armée d'Allemagne " sous le maréchal de Soubise en 1758, il est d'abord inspecteur général des régiments d'infanterie allemands au service de la France (sa connaissance de la langue allemande ne devait pas être étrangère à cette nomination); il reçoit ensuite le commandement des troupes avec lesquelles il enlève Francfort le 2 janvier 1759 au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763) contre la Prusse.
Ce coup d'éclat lui vaut le grade de maréchal de camp, puis en 1762 il reçoit le brevet de lieutenant général et le titre d'inspecteur des troupes en Alsace. Commandant en second de la province d'Alsace, Chrétien-Louis meurt à Paris le 30 mars 1789 à la veille de la Révolution française sans laisser de descendants et avec lui s'éteint la branche puinée des Wurmser.
Le plus célèbre représentant de la famille est incontestablement Dagobert-Sigismond de la maison de Sundhouse, fief donné à la branche cadette par le duc de Wurtemberg, même si celle-ci continue à s'appeler de Vendenheim. II mène une brillante carrière d'officier, au service du roi de France d'abord, de l'empereur d'Autriche ensuite et se trouve à la fin de sa vie face à un adversaire non négligeable : Napoléon Bonaparte !
Né à Strasbourg le 7 mai 1724 il commence sa longue carrière comme capitaine dans le Régiment royal allemand. Vers 1762 il passe au service de l'Autriche et fait la guerre de Sept Ans sous sa bannière. Commandant du corps d'armée destiné à lutter contre la France il traverse le Rhin en 1793 et après une série de victoires dans le nord de l'Alsace, il est battu à Froeschwiller par le général Hoche. Il lutte ensuite héroïquement en Italie contre le général Bonaparte et capitule dans Mantoue; devant son courage et son grand âge, Bonaparte le traite avec infiniment de générosité : le vieux Wurmser peut se retirer en Autriche; il meurt à Vienne le 23 août 1797.
Son fils Chrétien, né en 1768 meurt à Vienne en 1844, sans descendance et avec lui s'éteint la famille Wurmser de Vendenheim.

Voilà donc cette famille illustre dont le nom est inséparable de celui de Vendenheim, avec des périodes de bonne entente et des périodes de conflits, même si de nos jours, seule une rue en impasse, menant à leur ancienne propriété il est vrai, symbolise leur présence dans la localité durant plusieurs centaines d'années.

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Vendenheim : son blason

Héraldique du blason :
Coupé au premier de gueules à la bande d'argent accompagnée
de deux cotices fleuronnées du même,
au deuxième d'argent au croissant de gueules.

blason

Signification du blason :
La partie supérieure porte les armes du Landgraviat de Basse Alsace (Bas-Rhin),
le croissant du bas fait partie des armes des Wurmser .

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Vendenheim : guerres et catastrophes

Les premières mentions de guerres dont le village ait eu à souffrir se trouvent dans les chroniques de Hertzog (1592). On y apprend qu'au lendemain de l'alliance entre les villes de Mayence, Worms, Spire et Strasbourg contre le margrave (titre donné à certains chef militaires) palatin Ruprecht en 1385, les alliés de ce dernier, le margrave de Bade et le comte de Linange (Leiningen) se sont opposés à la ville de Strasbourg et ont brûlé 150 villages des alentours. Une courte mention dans la chronique précitée dit : "Anno 1389 Vendenheim et Schilkheim sont brûlés par le comte Ruprecht et leurs troupeaux enlevés par Strasbourg ". Un peu plus tard il est encore fait mention d'un combat près du village au cours duquel périrent 200 lansquenets.
Comme presque tous les villages d'Alsace, Vendenheim participe aux malheurs de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Cependant nous n'avons trouvé aucun texte précis concernant cette période si ce n'est la mention que les habitants du village ont profité de la proximité de Strasbourg pour s'y réfugier hommes et bêtes en 1632 et 1635.
En 1674, pendant les campagnes de Turenne en Alsace (1673-1675), seul l'office de la Saint Michel (29 septembre) s'est tenu dans l'église du village et en août 1678 le maréchal français Crequis fait brûler le village en représailles des hostilités des Strasbourgeois envers son armée.
En 1715 un corps d'armée français prend ses quartiers aux environs du village sous le commandement du maréchal Villars qui fait abattre dans la forêt 4000 arbres pour les besoins de ses soldats.
Lors des guerres révolutionnaires, lorsque le corps d'armée de Michaud attaque en octobre 1793 les positions des Autrichiens du général Wurmser - le front entre ces derniers et l'armée du Rhin passe alors entre Lampertheim, Vendenheim et Eckwersheim - le village est le théâtre de combats sanglants deux jours durant et 5 fermes, granges comprises partent en fumée, touchées par un obus ennemi.
En juin 1815, l'armée commandée par le prince héritier de Wurtemberg, sortant de la forêt de Brumath pour mettre le siège devant Strasbourg, se range en ordre de bataille sur le territoire de la commune pour attaquer Lampertheim et Mundolsheim.

Pendant plusieurs mois le village souffre de déprédations et de réquisitions des troupes campées au Baetsch, à la Nachtweide où se trouve l'intendance et mille chariots de munitions, au Holzfeld où a été monté le campement et au Mittelfeld où se trouve la cavalerie. Les soldats de ces campements (voir le relevé des dommages à la mairie) se sont appropriés toute la récolte de foin, de pommes de terre, de fruits et de vin. Le prince héritier installe son état-major au presbytère protestant, ce qui permet au pasteur Dannenberger de sauver 18 habitants de Souffelweyersheim qui doivent être fusillés dans les champs entre Vendenheim et Eckwersheim sous prétexte que des habitants de leur village ont tiré sur les troupes alliées. Pour son intervention le pasteur de Vendenheim sera décoré de la légion d'honneur.
Peu de traces de la guerre de 1870 si ce n'est l'existence à l'entrée du cimetière, d'une fosse commune marquée de deux pierres tombales où sont gravés ces mots " Kriger gefallen vor Strassburg, 1870" - Soldats tombés devant Strasbourg, 1870 - D'après ce qui se racontait dans le village il s'agirait de soldats ramenés du champ de bataille de Froeschwiller dans un train sanitaire ; décédés durant le trajet ils auraient été jetés sur le ballast à l'entrée du village pour laisser plus de place aux blessés.
De la première guerre mondiale, 1914-1918, les habitants ne se souviennent que de l'existence, dans la forêt derrière le château Sury, d'un camp de rassemblement de soldats allemands isolés dont les unités avaient été décimées : ils recevaient là de nouveaux uniformes et étaient constitués en nouvelles sections. Certains Fédinois se rappellent encore y être allés au lendemain de la guerre y récupérer des vêtements abandonnés sur place. Cette guerre a en outre vu partir la plus grosse cloche de l'église protestante. Sur le plan humain, on déplore la mort de 35 jeunes tombés aux combats.
La deuxième guerre mondiale est encore plus meurtrière puisque 60 noms se retrouvent sur le monument aux morts de la commune pour la période 1939-1945 et ses traces ont longtemps marqué le paysage. Dès avant l'Armistice de juin 1940 les derniers soldats français à quitter les lieux font sauter le pont du chemin de fer et celui du canal pour enrayer l'avance de l'ennemi. Vers la fin de la guerre, les 26 et 29 octobre 1944 le village subit deux bombardements le long de la voie ferrée où les Allemands ont installé sur des wagons stationnés à la gare leur DCA. De nombreuses maisons sont touchées entre la voie ferrée et le canal et les habitants sont relogés d'abord au centre du village, puis dans des baraquements provisoires qui le resteront longtemps. En outre deux avions tombent sur le territoire de la commune : le premier sur une exploitation agricole au printemps de 1943, le long de la route de Brumath. Si le pilote allemand de ce Messerschmitt, grâce à son parachute en sort indemne, cet accident endeuille le village du seul mort civil de cette guerre; le second avion est américain : il tombe dans un fossé au delà du pont tournant du canal de la Marne au Rhin en novembre 1944. A la veille de libérer Strasbourg une partie de l'armée française venue par la route de Berstett passe une nuit dans le village avec interdiction de dépasser la voie ferrée.
En dehors des guerres certains documents nous révèlent aussi quelques catastrophes naturelles. Ainsi au XVllle siècle, Vendenheim connaît à deux reprises, le 14 juin 1718 et le 29 mai 1734 d'importants dégâts dus à la grêle : cela est consigné dans deux pièces d'archives de la mairie, car, à chaque fois, le village demande au Directoire de la Noblesse d'Alsace - et obtient - la remise d'un 1/6e en 1718 et des 3/5e en 1734 de ses taxes en argent et en nature. La même année, cinq granges de la rue de l'Eglise partent en flammes par suite de la foudre. L'incendie qui a sans nul doute le plus marqué les habitants de la commune est très certainement celui du 25 septembre 1802; le soir, à 20 h, en l'espace de 3 heures, 6 maisons, 11 granges et 14 étables sont la proie des flammes : les toits de chaume, les récoltes amoncelées dans les granges et greniers, la véhémence du vent du nord et le manque d'eau contribuent à faire de cet incendie, dû sans doute, d'après les textes, à la malveillance, une véritable catastrophe. A cette occasion le pasteur Vierling publie un sermon sur Luc 5, 11-17, traitant des devoirs chrétiens envers les malheureux, qu'il vend au profit des incendiés et que le pasteur Heitz dit avoir retrouvé dans de nombreuses familles 50 ans plus tard lorsqu'il officie lui-même à Vendenheim.
Un sinistre analogue se déroule dans la nuit du 15 août 1842 détruisant six bâtiments du village; là encore un homme est accusé d'être l'incendiaire : arrêté, mais déclaré innocent lors de son procès, il doit fuir le village lors de son retour.

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Vendenheim : le monument aux morts

Depuis février 2007, le monument aux morts a été rénové et déplacé à la droite de la Mairie.

Le monument aux morts était implanté rue du Général Leclerc, à coté de la Poste et de la Caserne des Pompiers jusqu'en février 2007.

Il a été déplacé en 1947 par manque de place pour y insérer les noms des victimes de la seconde guerre mondiale pour laquelle le village a payé un lourd tribu.
2 arbres de la Liberté plantés par ceux qui sont revenus de cette tragédie entourent le monument.

 

Liste des noms 1914-1918 et 1939-1945

35 victimes pour la période 1914-1918 et 58 victimes en 1939-1945

N'oublions pas non plus, qu'en bas de la liste des victimes figure le nom d'un jeune appelé tombé pendant la guerre d'Algérie.

 

monument aux morts

Le monument aux morts (11/11/2000)

Discours du 11 novembre 2003

Lien concernant les documents d'archives nationales sur les morts pour la France de la guerre de 1914-1918
et d'Afrique du Nord de 1952-1962.

 

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Vendenheim et la vie religieuse

D'après Adam (Evangelische Kirchengeschichte der elsässischen Territorien) la Réforme serait introduite à Vendenheim en 1532. A cette date tous les Wurmser, sauf Jacques Nicolas, prévôt de St thomas, embrassent la nouvelle religion. Dès 1555 la Paix d'Augsbourg oblige tous les habitants d'une seigneurie à pratiquer la même religion que leur maître d'après la règle : " cujus regio, ejus religio " - tel seigneur, telle religion -. Le culte évangélique remplace donc le culte catholique : l'ancien autel est maintenu, mais on place un nouvel autel en pierre dans la nef, à l'entrée du choeur. Quant au reste, nous n'avons aucune trace des débuts de la nouvelle paroisse : les premiers registres paroissiaux datent de 1685 seulement.
A partir du rattachement de l'Alsace à la France, la population s'accroît rapidement : le village passe de 70 familles en 1664 à 102 vers 1710, ce qui explique l'insistance des habitants auprès des Wurmser pour qu'ils agrandissent la nef de l'église. Ce n'est qu'en 1716, du temps du pasteur Karcher, que ceux-ci répondent favorablement, non pas sous la forme souhaitée, mais par suppression de l'autel catholique en vue de placer des bancs dans l'ancien choeur. Ainsi disparaît la dernière trace du culte catholique.
Mais c'était sans compter avec l'évêque de Strasbourg : depuis que Strasbourg est devenue ville française, il essaye de ramener les villages protestants à la confession catholique, soutenu en cela par les directives de l'administration royale. Ainsi, depuis 1662, les terres en friches - nombreuses depuis la guerre de Trente Ans - ne peuvent être données qu'à des catholiques pratiquants ; à partir de 1680 les maires, administrateurs et secrétaires doivent être catholiques et à partir de 1683 tout mariage mixte est interdit aux catholiques. Si l'administration se montre très stricte envers les protestants - saisies immédiates dès la moindre difficulté de paiement par exemple - elle traite avec beaucoup d'égards ceux qui se convertissent au catholicisme : exemption d'impôts et de logement de gens de guerre pendant trois ans, prolongation des délais de remboursement des dettes... Malgré cela les Wurmser restent fidèles à leur religion ; toutefois ils doivent accepter un maire catholique d'après un décret de 1686 autorisant le procureur général Salomon à recevoir le serment de fidélité du maire Jean Pierraud de Vendenheim " à condition qu'il puisse prouver dans les trois mois qu'il appartient à la religion catholique, apostolique et romaine". II n'est donc pas étonnant de compter de plus en plus de catholiques dans les villages protestants. Enfin un nouveau décret royal ordonne que dès la présence de 7 familles catholiques dans un village, le choeur doit leur être confié pour la pratique du " Simultaneum ".

Ainsi, dès la mort de J.-Jacques Wurmser en 1717, le maire, désormais catholique, exige le choeur de l'église, une partie du cimetière et tous les droits auxquels les 7 familles catholiques implantées dans le village pouvaient prétendre d'après les ordonnances royales. Le " simultaneum " est donc introduit par ordonnance de l'intendant d'Alsace le 27 juin 1717 - il se maintiendra jusqu'en 1894, date de la mise en service de l'actuelle église catholique -. L'autel catholique, à peine enlevé en 1716, est replacé dans le choeur. François Joseph Roth,.établi à Stephansfeld, est nommé premier curé de Vendenheim depuis la Réforme; en 1725 un presbytère et une école sont mis à sa disposition - les protestants avaient leur école depuis 1686.

Très vite naissent de multiples frictions entre les deux confessions quant aux horaires des cultes, l'utilisation des cloches et du cimetière... surtout entre 1750 et 1760 sous le curé Dossmann qui envisage de nombreux changements à l'église, comme au cimetière, dont il réclame la moitié de la superficie.
Comme les Wurmser refusent d'entreprendre les travaux, pour ne pas léser la communauté protestante, l'Intendant d'Alsace, le baron de Lucé, se rend personnellement sur les lieux le 16 mai 1761 ; faisant preuve d'une compréhension et d'une tolérance remarquables, il parvient à rétablir la paix. En fait le curé n'obtient rien ; tout reste dans l'état, mais monsieur de Lucé, après discussion avec monsieur de Wurmser, admet que l'église est trop petite pour 135 familles luthériennes et 15 familles catholiques et il propose, pour gagner de la place, le prolongement, côté gauche de la nef, de la tribune jusqu'au choeur et le déplacement de la chaire - qui séparait la nef du choeur - contre le mur, entre les deux fenêtres de la nef.
Au XIXe siècle de nouvelles disputes apparaissent à propos de l'orgue et de son utilisation. Pour finir, les catholiques construisent leur propre église, ce qui permet la fin du " simultaneum " en 1894 ; les protestants reprennent alors totalement possession de leur église et lui donnent sa forme actuelle. Depuis lors les querelles se sont apaisées et de nos jours la bonne entente règne entre les deux communautés.
Mentionnons encore l'existence, tant sur le pavement que sur les murs, de pierres tombales de la famille Wurmser, qui ont bien souffert de la période révolutionnaire : toutes les inscriptions et blasons ont été martelés, de sorte que certaines d'entre elles ont disparu "comme historiquement sans valeur" lors de la construction dans le choeur d'un nouvel autel catholique en 1823. D'après les registres paroissiaux sont enterrés dans l'église entre autre : François-Jacques Wurmser (1711), Louis-Charles Wurmser (1712), mademoiselle Marie Catherine Wurmser, fille de François-Jacques (1713), Jean-Jacques Wurmser, Sophie Henriette Rosine Julienne de Wurmser et Frédéric-Dagobert Wurmser (1777).

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Vendenheim : son évolution récente

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, Vendenheim est un village purement rural; il se métamorphose considérablement au XXe siècle sous l'emprise d'une urbanisation envahissante et l'arrivée d'une population nouvelle, originaire de la ville totalement étrangère à la commune. Ce changement se retrouve sur la courbe de l'évolution de la population ci-dessous : alors que la progression est très lente et parfois même négative entre 1821 et 1921, la courbe se redresse brusquement à partir de cette date pour exploser après 1962 avec un accroissement dépassant 125% entre 1972 et 1990.
Cette augmentation s'explique uniquement grâce au solde migratoire puisque l'accroissement naturel - différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès - ne représente. que 15% de cet ensemble. Ainsi sur une augmentation de 1734 habitants entre 1975 et 1990, le solde migratoire représente environ 1520 personnes. L'essor démographique s'explique donc essentiellement par un phénomène d'immigration de " nouveaux venus " dans la commune.
II va de soi qu'un tel changement a marqué la structure même du village qui juxtapose, de nos jours, trois ensembles bien différenciés.

 

Evolution de la population de Vendenheim :

Graphe évolution de la population

Année 1792 1821 1841 1851 1871 1905 1910 1921 1936 1946 1962 1968 1975 1983 1990 1999 2004

Taux de variation*

Population 985 1239 1342 1355 1306 1535 1554 1492 1896 1861 2262 2772 3457 4035 5193 5597 5660 + 0,83 %

*Taux de variation annuel sur la période 1990-1999


Le vieux village, formé d'anciennes exploitations rurales de petite et moyenne importance, aux murs en colombage, aux pignons tournés vers la rue, aux bâtiments et dépendances disposés autour d'une " cour fermée ", se trouve encore assez bien conservé entre la rue du Moulin, la rue du Lavoir et la rue au Rempart, centré autour de la mairie et du temple.
L'entre deux guerres voit se constituer un quartier aux rues en angle droit, aux maisons de style ouvrier le long de la voie ferrée et de villas des années 30 à l'ouest de la gare. Celle-ci devient alors un nouveau pôle d'attraction, le lieu de l'exode quotidien d'une partie de la population vers Strasbourg, exode caractéristique des zones péri-urbaines proches des banlieues de grandes villes : on y voit affluer employés, cheminots, ouvriers et lycéens entre six et huit heures, le matin, tandis que le soir les trains ramènent tout ce monde au village, après leur journée de travail.
A partir des années 60, la commune décide de mener une politique hardie de construction avec un tracé des rues moins rigide : ainsi se multiplient les lotissements : ceux des Ecrivains, des Fleurs, des Vosges, de la Châtaigneraie au sud de l'ancien village, ceux du Château-d'eau au nord et celui des Perdrix à l'est de la nationale. Le type d'habitat confère à ce secteur toute son unité : il s'agit de maisons individuelles entourées de jardins; pas une seule maison ancienne ou ferme pour rompre cette harmonie; quartiers calmes, totalement dépourvus de magasins, ne s'animant qu'à l'heure de la sortie des écoles. La seule diversité réside dans le type d'habitat qui change selon l'année de construction par suite de changement de mode.
Enfin, le long de la route nationale 63, en direction de Strasbourg, se développe à partir de 1970, avec une extension extraordinaire vers la fin des années 80, le grand centre commercial de Strasbourg Nord, troisième pôle d'attraction de Vendenheim après la mairie et la gare - mais qui intéresse la population d'une zone bien plus vaste que celle du simple village et qui ignore généralement le village en tant que tel.
L'aspect actuel de la commune est en fait le reflet de l'évolution économique et sociale de la localité au vingtième siècle. Si celle-ci tire toujours d'importantes ressources de son territoire agricole fertile, elle profite aussi et de plus en plus de la proximité de la grande ville dont elle est partie prenante en tant que membre de la Communauté Urbaine de Strasbourg.
II n'y a jamais eu de très grandes exploitations dans la commune. En 1814 un seul propriétaire possède et cultive plus de 10 ha et 6 seulement dépassent 5 ha; le reste des terres est alors morcelé en très petites propriétés. Au milieu du XIXe siècle il existe une vingtaine de cultivateurs riches ou aisés exploitant leurs propres terres, tandis que 229 doivent rajouter à leur propriété des terres prises à bail. Malgré la faible superficie des exploitations les paysans aisés habitent de belles et vastes fermes, ceci grâce à la fertilité des terres de loess et à leur culture intensive de blé, garance, colza, chanvre et tabac (colza et chanvre sont abandonnés après 1870 au profit du houblon et de la betterave). Ces paysans aisés constituent une véritable aristocratie locale dirigeant le village par leur présence au conseil municipal. Les petits paysans, les plus nombreux, habitent par contre des fermes plus modestes, disposées en équerre sur deux côtés d'une petite cour; la plupart complète leurs revenus par des occupations artisanales : selliers, tonneliers, maçons, tailleurs, forgerons et jusqu'à une cinquantaine de tisserands en 1860 (archives départementales M98).
Le cheptel comprend 300 chevaux, 560 bovins, 200 porcs et 132 moutons pour la boucherie et la laine, généralement travaillée sur place; enfin la vente annuelle d'oies est de 130 environ.
Les relations avec Strasbourg ne sont pas négligeables - on y vend blé, pommes de terre, chevaux, oies, produits laitiers et tabac - mais c'est à Brumath que se trouvent le notaire, le siège du tribunal, le marché où les paysans aisés rencontrent ceux des villages voisins.
C'est à partir de 1850 que se dessine une première transformation. Dès 1845 le creusement du canal de la Marne au Rhin, puis après 1850 le chemin de fer fournissent aux plus pauvres un travail nouveau et mieux rémunéré. Lorsque sont inaugurées en 1851 la voie Strasbourg-Saverne-Paris et en 1855 la voie Strasbourg- Haguenau, Vendenheim se trouve à l'embranchement des deux voies et les habitants prennent l'habitude de se rendre quotidiennement à Strasbourg pour leur travail ; en même temps les petites industries locales périclitent : métiers à tisser et huileries - il y en avait cinq - disparaissent avant la fin du siècle. Les paysans eux-mêmes adaptent leurs activités aux besoins de la ville en développant les cultures fourragères, la pomme de terre, l'élevage porcin et bovin - surtout de vaches laitières - au détriment de la garance, du blé, de l'élevage des chevaux qui diminue des 2/3 et de l'élevage ovin qui disparaît presque totalement vers 1900. Ce trafic nouveau de produits laitiers et surtout d'animaux de boucherie attire un certain nombre de négociants, en particulier des israélites, notamment près de la gare autour d'une place qui prend très vite le nom de " place des Juifs ". Ainsi, contrairement aux autres villages du Kochersberg qui perdent tous des habitants durant cette période, Vendenheim continue de se développer entre 1870 et 1914. En fait, le chemin de fer a sorti la localité de son isolement, avec le développement d'une vie de relation qui a permis l'ouverture de l'économie. II a contribué pour une large part à l'amélioration des conditions d'existence de la population et a évité que le prolétariat rural ne quitte définitivement le village en lui permettant d'aller travailler quotidiennement à Strasbourg. Mais au fur et à mesure que les relations se développent avec Strasbourg, elles se font de moins en moins fréquentes avec Brumath de sorte que de nos jours son appartenance au canton de Brumath a quelque chose d'archaïque et apparaît plus comme une gène et un non-sens administratif.
En fait ce n'est qu'après 1920 et surtout 1950 que la proximité de Strasbourg produit tous ses effets au point de reléguer l'agriculture à un rôle de second ordre dans l'économie de la commune. II n'y a plus, en 1990, qu'une douzaine d'exploitants agricoles dont trois seulement possèdent 50 ha ou plus et sept d'entre eux vont prochainement prendre leur retraite sans enfants désireux de prendre leurs successions.
En décembre 1959 : Visite officielle du Général De Gaulle, Président de la République, accueillis par le maire Monsieur Jean Holweg qui exerça cette fonction de 1945 à 1977.
En outre, deux grands événements ont considérablement changé la destinée de la commune : d'une part la vente des prairies spongieuses du Ried en 1955 pour l'implantation de la raffinerie de Reichstett, ce qui a permis à Vendenheim de trouver d'importantes ressources nouvelles qui ont facilité la construction d'équipements collectifs comme la salle des fêtes et le gymnase, et d'autre part la création de la zone commerciale : le Parc Commercial Strasbourg Nord qui est actuellement parmi les premières de France et qui se situe à la fois sur les terres de Vendenheim, Lampertheim et Mundolsheim. Cette décision est responsable du déclin du commerce villageois en proie à de nombreuses difficultés, incapable de vivifier l'agglomération ou de créer le moindre magasin dans les lotissements, de sorte qu'il existe en 1990 moins de commerces et restaurants pour plus de 5000 habitants qu'en 1950 pour 1900 habitants. Par ailleurs, peu d'entreprises industrielles de grande envergure, quelques ateliers et entreprises artisanales seulement. On comprend ainsi que le marché local de l'emploi est exigu. La fonction essentielle de la commune n'est donc aujourd'hui ni agricole, ni industrielle, ni commerciale mais uniquement résidentielle. Elle résulte de deux tendances bien différentes: d'un côté la recherche d'un emploi urbain pour ceux qui habitent le village et de l'autre la recherche d'une résidence dans la nature, pour ceux qui travaillent dans l'agglomération strasbourgeoise, où l'on trouve le calme, le repos, la relaxation tout en étant très bien reliée à la ville : l'autoroute met le centre à 10 minutes de la commune, des liaisons ferroviaires nombreuses, des bus de la CTS ou autres. Ainsi pour 73 % de la population active, Vendenheim n'est qu'une commune-dortoir que l'on quitte tous les matins et que l'on regagne le soir; la proportion est encore plus importante pour certaines catégories d'actifs : 80 % des ouvriers, 81 % des employés et 84 % des cadres moyens, catégories qui représentent en 1990 l'essentiel de la population d'après le tableau suivant (en % de chaque catégorie par rapport aux actifs de la commune).

 
1846
1946
1982
Cultivateurs
38 %
15,5 %
3 %
Artisans, industriels, commerçants
39 %
11 %
5,8 %
Gens de services et divers
19 %
8 %
1 %
Ouvriers
-
28,5 %
28,3 %
Agents SNCF et employés
-
33,5 %
28,7 %

Professions libérales, intellectuelles, cadres et fonctionnaires

4 %
3,5 %
33,2 %

Voilà une totale mutation de la population : les trois secteurs les plus représentatifs en 1846 - cultivateurs, artisans et commerçants, domestiques - ont pratiquement disparus de nos jours au profit des ouvriers, employés, cadres, fonctionnaires ou professions libérales.


 

Au travers de cette étude trop rapide sur Vendenheim, étude qui pourra toujours être améliorée par de nouvelles recherches dans les archives - officielles ou familiales - nous avons tenté de cerner l'évolution de la commune au cours des siècles. Village aux origine floues, connu grâce à la renommée de ses seigneurs temporels, les Wurmser, il est depuis près de 150 ans entraîné dans la sphère d'influence de la grande ville voisine, Strasbourg, et se trouvera de plus en plus attiré dans la spirale de la capitale de l'Europe au cours des prochaines décennies. Saura-t-il conserver une certaine autonomie, un caractère propre ou bien sera t il noyé dans une grande conurbation ? Nul ne saurait le dire à l'heure actuelle, mais en terme d'urbanisme, les choses progressent vite...

Michel et Elisabeth BERNHARD (04/1991)

Maintenant c'est à vous qu'il apparatient d'écrire les chapitres suivants, vous les Fédinois, qui le construirez......
peut-être grâce au Net en plus.....d'autres sources de communication.

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Maires et adjoints depuis 1848

Années
Maires
1er adjoints
1848 - 1860
Jean-Baptiste KIEFFER
Jacques LOBSTEIN
1860 - 1870
Valentin BUHREL
Jacques LOBSTEIN
1870 - 1885
Jean-Georges SCHLADENHAUFEN
Jean BASTIAN
1885 - 1893
Jean BASTIAN
Valentin WALTER
1893 - 1909
Jean BASTIAN
Jacques BUHREL
1909 - 1912
Jean BASTIAN
André URBAN
1912 - 1919
Jean BASTIAN
Jacques BRANDT
1919 - 1936
Georges WALTZ
Jacques LOBSTEIN
1936 - 1940
Georges WALTZ
André BUHREL
1940 - 1942
André BUHREL
Henri STOCK
1942 - 1944
Charles HACKIUS
Henri STOCK
Novembre 1944
Georges SCHUSTER
Joseph KLEIN
1944 - 1945
Joseph KLEIN
Georges SCHUSTER
1945 - 1953
Michel HEIMBURGER
1953 - 1959
Michel HEIMBURGER
1959 - 1965
Michel HEIMBURGER
1965 - 1971
Jean OLTZ
1971 - 1977
Jean OLTZ
1977 - 1983
Charles LINDER
1983 -1989
Charles LINDER
1989 - 1995
Charles LINDER
1995 - 2001
Guilain BODIN
2001 - 2008
Marie GRANDIDIER
2008 - 2014
François CLEVENOT
2014 - 2020
Carine DURET
2020 - 2026
   

En cliquant sur le nom du maire on peut consulter les noms du Conseil Municipal depuis 1945.

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Lien vers un site de généalogie

Une passionnée de généalogie, Nadine LAUBIN née QUIRI, fédinoise de naissance, nous autorise aimablement à faire un lien vers son site qui permettra de retrouver une bonne partie de nos ancêtres, puisque les relevés recensent des enregistrements de naissances, des baptêmes protestants et catholiques, de mariages protestants et catholiques et états civils ....de 1685 à 1900.

 

 

Concernant le Livre Foncier "en un clic", pour d'éventuelles recherche sur le travail de conservation de la Mémoire du passé, le site des Archives départementales

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Différentes nationalités dans la commune

Notre commune de 5700 âmes représente environs 2153 foyers
et compte des concitoyens issus de 26 nationalités différentes autres que française en date de janvier 2002 :

Algérienne
Hongroise
Philippine
Allemande
Iranienne
Portugaise
Belge
Irlandaise
Roumaine
Brésilienne
Italienne
Suisse
Britannique
Laotienne
Tunisienne
Camerounaise
Marocaine
Turque
Croate
Mauricienne
Vietnamienne
Espagnole
Néerlandaise
Yougoslave
Gabonaise
Nigériane
 

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Mouvements dans la commune

En 2001, nous avons constaté 190 arrivées pour 60 départs.

Depuis quelques années, on dénombre en moyenne quelques 35 mariages/an .

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